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mercredi 22 janvier 2014

Les voyages de l’eau



L’eau est le fluide vital de la terre. Comme le sang de notre organisme, l’eau est cet élément tellement précieux, indispensable, qui apporte la vie et qui alimente toutes les créatures. Même les cristaux ont besoin d ‘eau pour se former ; les pierres précieuses n’existent que grâce à quelque s particules d’eau sans lesquelles elles tomberaient en poussière. C’est l’eau qui fait que la pierre est résistante, colorée et transparente. Quant à la végétation, dont les racines s’enfoncent dans le sol, elle constitue le corps éthérique de la terre, et l’eau est le fluide qui soutient ce corps. Les fleurs, les arbres et toutes les plantes façonnent et vivifient la terre grâce à l’eau. Car l’eau ne coule pas uniquement à la surface de la terre, elle a aussi tout un parcours souterrain, alimentant de ses émanations les différents règnes de la nature comme un élixir de vie. C’est parce que l’eau circule dans les entrailles de la terre, qu’existent des pierres, des plantes, des animaux et des hommes.

Vous direz : « Mais alors, si ce sont des puissances souterraines qui alimentent la vie, quel est le rôle de l’énergie salaire ? » En réalité, le soleil ne communique pas directement ses énergies aux créatures. C’est la terre d’abord, leur planète, qui les reçoit et les leur transmet. Car la terre est vivante et, par ses couches éthériques, elle s’étend à des centaines de kilomètres au-dessus de nous dans l’espace. La véritable surface de la terre est très éloignée de ce que nous nommons ainsi ; le sol sur lequel nous marchons n’st que l’écorce physique, matérielle de la planète ; et les différentes couches de l’atmosphère terrestre n’appartiennent pas à l’espace cosmique, mais à la terre elle-même. L’atmosphère est la véritable peau de notre planète. Elle est traversée par des courants d’énergies venus de l’espace qui se transforment à son contact. Grâce aux différents éléments qui la composent, l’atmosphère joue le rôle d’un filtre ; elle ne laisse passer que les éléments favorables à la vie des créatures terrestres.

Après avoir traversé l’atmosphère, les courants venus de l’espace sont d’abord captés par les sommets des montagnes qui jouent le rôle d’antennes. Et au moment où les neiges et les glaces des sommets commencent à fondre, les eaux qui circulent alors à la surface de la terre, comme celles qui s’enfoncent sous la terre en traversant les différentes couches du sol, sont imprégnées par ces courants. Quant aux eaux de pluie, elles sont aussi chargées des énergies qui viennent des hautes couches de l’atmosphère. C’est donc bien de l’énergie solaire que se nourrissent les plantes, les animaux et les hommes, mais une fois qu’elle a été absorbée, transformée et redistribuée par la planète. De ce point de vue, la terre est tout aussi importante que le soleil. Ne pensez pas que lorsque vous vous exposez au soleil, vous recevez directement ses rayons ; avant de vous toucher ils ont dû traverser l’atmosphère de la terre, et c’est parce que l’atmosphère de la terre les a d’abord transformés que vous avez pu les capter et les absorber. C’est pourquoi il est important d’être toujours en harmonie avec la terre, de la respecter, de l’aimer. Sinon, même en s’exposant au soleil, on ne retire pas tellement de bienfaits de sa lumière t de sa chaleur.

Il faut étudier comment fonctionne cette chaîne vivante soleil – terre – eau. Les cours d’eau sont des voies de communication qui relient les plaines et les vallées aux sommets des montagnes, et ces sommets sont comme des bouches qui reçoivent et absorbent les forces cosmiques. Les hautes montagnes captent les énergies célestes qu’elles communiquent à la terre, et la terre à son tour en imprègne l’eau qui circule dans ses profondeurs. L’eau aime beaucoup les sommets des montagnes, c’est pourquoi elle tâche de les visiter… Jusqu’au moment où la montagne la renvoie dans la vallée. C’est grâce à l’amour de l’eau pour la montagne que nous entrons en relation avec les sommets, et lorsque nous buvons cette eau ou que nous nous plongeons en elle, nous pouvons absorber les puissances, les vertus qui lui ont été communiquées à la source.

Mais avez-vous quelque fois réfléchi à la circulation de l’eau dans la nature ? Elle descend du ciel pour se déposer sur les sommets des montagnes sous forme de neige blanche et pure. Elle reste là quelque temps, comme un sage qui médite et étudie dans la solitude et le silence. Elle se plaît sur cette position élevée, car la vie sur les sommets est vaste et belle, et on y respire largement. Malgré tous ces avantages, l’eau ne reste pas éternellement sur les hauteurs. Chauffée par les rayons du soleil, elle descend le long des pentes en vivifiant toutes les créatures sur son passage : plantes, animaux, humains ; Partout où elle s’infiltre, elle abreuve, nettoie et purifie.

Mais les humains négligents et ingrats ne manifestent à l’eau aucune reconnaissance. Ils l’utilisent chaque jour dans leurs maisons, leurs jardins, leurs champs, leurs usines ; elle leur sert à se désaltérer, à préparer les repas, à se laver, à faire pousser les récoltes, à voyager ; et c’est en elle aussi qu’ils se débarrassent de toutes leurs saletés... Mais jamais ils ne pensent qu’ils pourraient lui manifester un peu de reconnaissance. Alors, un jour, se sentant souillée, et fatiguée peut-être aussi par ces êtres tellement ingrats et antipathiques, elle décide de remonter vers les sommets où elle était heureuse, occupée uniquement à respirer l’air pur et à contempler les splendeurs du ciel… Jusqu’au moment où, à nouveau, elle souhaite faire partager ses richesses à d’autres créatures et redescend vers les vallées. L’eau sait admirablement résoudre le problème de la montée et de la descente, et c’est là qu’elle nous donne une leçon. Comme elle, nous devons apprendre à monter et à descendre, Qu’est-ce que cela signifie ?

Que celui qui reste toujours sur les hauteurs, comme la neige au sommet des montagnes, devient certainement sage et pur, mais aussi froid et orgueilleux, et il ne pourra pas être heureux car il restera seul. Il doit donc penser de temps en temps à descendre pour vivre au milieu des autres et les aider. Bien sûr, il recevra des impuretés, il aura des soucis, il se fatiguera, il devra faire des sacrifices, mais quand il aura accompli sa tâche, il aura le droit de retourner vers ces sommets où il trouve son bonheur. C’est ainsi qu’agit le véritable disciple. Il ne reste pas toujours dans la splendeur solitaire des sommets, mais il ne s’attarde pas trop non plus dans la poussière, l’agitation et le bruit des vallées. Il monte, il descend… Il remonte, il redescend… Monter, c’est rechercher la sagesse, étudier, méditer, prier ; descendre, c’est manifester l’amour. Après être monté, il est bon de descendre pour partager avec les autres les bénédictions qu’on a reçues au sommet. Il faut comprendre la nécessité de ce double mouvement ; Les ascètes, les ermites, les solitaires qui ont fui dans les grottes ou les déserts n’ont pas toujours bien résolu ce problème. Et pas davantage ceux qui ne sont jamais montés vers les sommets, c'est-à-dire qui n’ont jamais éprouvé le besoin d’une vie spirituelle.

Si celui qui monte dans la montagne pour étudier, méditer, prier, y reste trop longtemps, il est menacé par l’orgueil, car il ne croira supérieur aux autres et son cœur se durcira. Alors, qui viendra le visiter ? Quelque « alpinistes » aventureux peut-être, mais après une ou deux visites, ils ne reviendront plus, découragés par son accueil froid et hautain. Il restera donc seul et déçu car il aura l’impression que personne ne l’apprécie ni ne le comprend. Il doit donc apprendre la leçon de l’eau et redescendre dans la vallée.

Descendre dans la vallée, cela signifie manifester la bonté, la générosité, la douceur ; Les vallées donnent l’image de la fertilité ; c’est là qu’il y a des arbres, des jardins, des fruits, des fleurs, des villes, des humains, pas sur les sommets. Sur les sommets on trouve le roc, la glace, la stérilité. Vous vous plaignez d’être solitaire ? Eh bien, descendez dans la vallée où règne l’abondance, où coulent les eaux de l’amour. Le savoir que vous avez acquis sur les sommets doit fondre pour former des ruisseaux, des rivières, et fertiliser les vallées. Vous devez monter sur les montagnes par votre intellect et descendre dans les vallées pour votre cœur. En redescendant, bien sûr, vous perdrez un peu quelque chose, vous vous salirez. Mais méditez sur le sacrifice de l’eau si transparente, si innocente, qui descend sur la terre pour se charger de toutes les impuretés des créatures. Si vous recevez quelques salissures en voulant aider les autres, ne vous inquiétez pas ; vous aurez toujours la possibilité comme l’eau de vous fondre à nouveau dans l’océan qui, lui, ne peut être Sali. Si vous vous plaignez d’être souillé, appauvri, volé, c’est tout simplement parce que, dans votre conscience, vous vous identifiez à un étang, ou même pire, à une flaque. Ne vous identifiez pas à un étang…. Identifiez-vous à une source, identifiez-vous à l’océan dans lequel affluent les eaux des grands fleuves qui descendent des sommets des montagnes, et vous sentirez que rien ni personne ne peut vous salir. Puis, peu à peu, comme l’eau qui sous l’effet du soleil s’évapore dans l’atmosphère et se purifie, le moment viendra où vous serez à nouveau saisi par les rayons du soleil spirituel et vous abandonnerez les éléments impurs dont vous vous étiez chargés en chemin.

Chaque être humain est comparable à une goutte d’eau, et cette goutte tombe exactement à l’endroit prévu pour elle par les décrets de l’Intelligence cosmique afin d’y accomplir sa tâche. D’une façon ou d’une autre, chaque goutte d’eau doit se sacrifier pour désaltérer celui qui a soif, rafraîchir celui qui a chaud, laver celui qui est sali par son travail de la journée,  arroser le champ ensemencé… Oui, nombreux sont les sacrifices qui peuvent être demandés à l’eau : entrer dans la fabrication du pain, servir à cuire la nourriture, ou encore à diluer les produits que leur trop grande concentration rend toxiques… Dans tous les cas elle ne doit pas se révolter, mais accepter. Quand elle aura rempli sa mission, elle sera libre de retourner vers le ciel.


L’eau nous dit : « Faites comme moi, servez-vous des deux méthodes de la sagesse et  de l’amour. Apprenez à monter et à descendre, à recevoir et à donner, et vous aurez la plénitude. » L’époque actuelle est celle où la lumière du soleil va tomber sur la neige. La neige fondra, il se formera de grandes rivières, partout la végétation sera arrosée et on verra apparaître de nouvelles fleurs et de nouveaux fruits.

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